La Journée mondiale de l’océan est une démarche lancée en 1992 à l’issue du sommet de Rio et qui vise à faire du 8 juin de chaque année une occasion de sensibiliser le grand public à la santé des océans et à une meilleure gestion de l’Océan et de ses ressources. Elle vise à nous rappeler le rôle des océans comme source de vie partout dans le monde. Cette année 2021, le Centre de Recherches Océanographiques de Dakar-Thiaroye (CRODT) de l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA) organise la célébration de la journée mondiale de l’océan à Foundiougne (Fatick, Sénégal) dans le cadre du projet GMES & Afrique.
Les océans nous nourrissent, régulent notre climat et génèrent la plupart de l’oxygène que nous respirons. Ils représentent la principale source de protéines pour plus de 3 milliards de personnes dans le monde. Plus de 3 milliards de personnes dépendent également de la biodiversité marine et côtière pour leur subsistance. L’océan absorbe 30 % du dioxyde de carbone (CO2) produit par les humains, réduisant ainsi fortement l’impact de ce gaz à effet de serre et donc le réchauffement planétaire.
Les ressources halieutiques de l’Afrique de l’Ouest contribuent de manière significative au bien-être socioculturel et économique des pays côtiers de la sous-région. On estime que plus de 3 millions de personnes sont employées dans l’industrie halieutique. Dans de nombreux pays, jusqu’à 30% du PIB repose sur les recettes du secteur de la pêche et le poisson constitue une part importante des protéines animales.
Au Sénégal, la pêche est un secteur vital qui se pratique sur 718 km de côte sur l’Océan Atlantique et sur 3 478 km sur les cours fluviaux maritimes. Elle apporte une contribution importante au développement socio-économique et culturel du pays avec des indicateurs clés :
Près de 25 % des recettes d’exportation ;
3,2 % du PIB national ;
17 % de la population active nationale ;
70 % des apports en protéine d’origine animale.
Tous ces avantages sont actuellement menacés en raison de mauvaises pratiques de gestion et des défis toujours croissants posés par la pêche illicite, non réglementée et non déclarée (INN). L’écosystème côtier constitué de zones humides, de lagunes et de mangroves est une zone de nourricerie ou d’alimentation pour la plupart des espèces côtières et marines. Dans le monde entier, plus de 64% des zones humides ont été détruites par le drainage et la conversion depuis 1900, et une grande partie du reste a été dégradée principalement en raison d’activités anthropiques. L’Afrique représente environ 19% de cette couverture de mangroves, soit environ 3,2 millions d’hectares.
Malgré leur importance, les océans sont confrontés à des menaces sans précédent en raison des activités humaines. En effet, plus de 90% des 10 espèces de poissons les plus pêchés sont en voie de disparition et près de 50% des autres espèces commerciales sont menacées par l’industrie de la pêche, par ailleurs 80% de la pollution des océans provient des terres.
Les principaux défis de la gestion des ressources en Afrique, en général, sont le manque de données continues. L’observation de la terre (OT) en utilisant les plateformes satellitaires fournit actuellement des données continues pour la surveillance de l’environnement et de ses ressources.
Le principal défi de la gestion des ressources en Afrique, dans son ensemble, est l’accès aux données d’observation de la Terre (OT). Le rôle des données d’OT dans le suivi et la gestion des ressources a contribué à la mise en œuvre du projet Surveillance globale pour l’Environnement et la Sécurité en Afrique (GMES et Afrique). Cette initiative a été financée par l’Union Européenne et coordonnées par la Commission de l’Union Africaine.
Le Centre de mise en œuvre régional (Régional Marine Centre « RMC ») basé à l’Université du Ghana est l’un des 13 centres régionaux mettant en œuvre le programme GMES et Afrique. Le RMC fournit des services opérationnels d’OT aux 12 pays côtiers de la CEDEAO, à savoir le Bénin, le Cap Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée Bissau, le Libéria, le Nigéria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo. Grâce à un réseau de partenaires, d’organismes régionaux des pêches, d’universités et de chercheurs, le projet devrait avoir un impact sur la prise de décision dans les 12 pays précités.