L’ISRA a toujours travaillé sur des recherches prioritaires pour le Sénégal et qui sont consignées en partie sur l’état des lieux dressé au cours des dix dernières années. Les problématiques abordées restent d’actualité, surtout dans le contexte de changement climatique.

Ainsi, trois grandes priorités de recherche en lien avec la demande de recherche formulée par les utilisateurs ont été retenues dans ce plan stratégique :

— le renforcement de la productivité pour améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle :

Le défi de la production en quantité et en qualité est grandissant. Les travaux de recherche au cours des prochaines années accorderont une place de choix à la recherche fondamentale par la sélection variétale, la biotechnologie, à la recherche appliquée/recherche-développement par la gestion de la fertilité des sols, l’amélioration de la santé et des productions animales, halieutiques et aquacoles, la gestion et la gouvernance des ressources naturelles (avec un accent sur le foncier), la gestion des ravageurs, la gestion des pertes post-récolte…

— les changements climatiques et les mesures d’atténuation de leurs impacts :

Les variabilités climatiques compromettent nos systèmes de production et impactent négativement sur la compétitivité de notre agriculture. De plus, les producteurs, en dépit des stratégies endogènes qu’ils développent, restent vulnérables face aux changements climatiques. Les recherches, susceptibles de mitiger les effets des changements climatiques, seront intensifiées au cours des prochaines années pour simuler des scénarios dans le moyen et le long terme afin de proposer des pratiques agricoles adaptées, rentables et protectrices de l’environnement. Ces stratégies devront ainsi s’inscrire dans les dispositions mises en place dans le cadre des Objectifs de développement durable.

— la professionnalisation des filières :

Face aux mutations socio-économiques du monde, dans un contexte de globalisation des échanges, les filières agricoles sont appelées à s’adapter aux exigences des marchés nationaux et internationaux. Les recherches à inscrire dans ce plan stratégique viseront une meilleure professionnalisation des filières en améliorant les circuits de transformation, de distribution, de commercialisation, mais aussi en optant pour des politiques agricoles sensibles à la compétitivité des filières. Ces dispositions sont gage de sécurité alimentaire et nutritionnelle.


LES OBJECTIFS STRATEGIQUES :

De ces lignes de forces stratégiques, nous dérivons des objectifs stratégiques de deux ordres : un objectif stratégique visant les dispositions institutionnelles et organisationnelles et trois objectifs stratégiques pour l’atteinte des résultats scientifiques :
1. Contribuer à l’amélioration des performances, de la résilience et de la durabilité des systèmes de production.

2. Contribuer à la transformation durable de l’Agriculture sénégalaise à travers
l’accompagnement continu des exploitations Agricoles.

3. Contribuer à l’amélioration de la prise de décision et de la planification, et à l’appropriation des résultats de la recherche Agricole.

4. Renforcer le leadership de l’ISRA en matière de création de connaissances scientifiques dans la recherche Agricole.

Ces dernières années, deux slogans révélateurs d’une prise de conscience collective ont été affichés : « Nourrir le monde et préserver l’environnement » en 2014 pour l’année internationale de l’agriculture familiale, « Feeding Africa (Nourrir l’Afrique) » et en 2015 à la conférence de haut niveau à l’échelle africaine organisée par la Banque Africaine de Développement (BAD). Les transformations nécessaires pour faire de l’agriculture un moteur de croissance y étaient débattues, et elles concernent les leviers à mobiliser pour accroître les performances agricoles de manière durable et équitable. Ces évènements et les mots d’ordre qu’ils véhiculent, témoignent de dynamiques de transformations à la fois internes aux exploitations agricoles (familiales ou industrielles) et propulsées de l’extérieur par les gouvernements, le secteur privé et la société civile. Au regard de cet état de fait et du diagnostic établi, trois axes stratégiques scientifiques (axes 1, 2 et 3) et un axe stratégique d’accompagnement sont dégagés (axe 4) :

AXE 1. Promotion de systèmes de production performants, résilients et compétitifs et durables

AXE 2. Transformation de l’Agriculture et accompagnement durable des exploitations familiales et agro-industries

AXE 3. Veille, prospective et valorisation

AXE 4. Développement des capacités et consolidation du partenariat

Stratégie de mise en oeuvre

La stratégie élaborée pour une meilleure prise en compte de la demande sociale par une recherche agricole ancrée dans une culture d’impacts, qui favorise la mise en synergies des ressources (humaines et organisationnelles) pour adresser les défis (enjeux scientifiques et sociétaux) de transformation de notre agriculture en une agriculture plus compétitive, résiliente et durable.

La mise en œuvre se structure autour :
—de programmes structurants mobilisant une multidisciplinarité, une intersectorialité et une complémentarité qui se concrétisent par le partage de connaissances et l’acceptation de s’inter- influencer autour d’orientations (axes stratégiques) communes. Cette approche globalisante vise à orienter les efforts de recherche par un maillage entre les chercheurs, les parties prenantes, les groupes cibles et les utilisateurs/bénéficiaires ;

— de programmes d’accompagnement : fonds alloués aux jeunes recrus, plan d’actions pour mobiliser les fonds de recherche-formation ;

— d’une politique de renforcement des capacités du personnel et de mobilité de chercheurs. Il s’agit de bâtir un programme de formation du personnel, un programme de recrutement et déploiement des profils liant les expertises avec les missions et programmes des centres, laboratoires et unités de recherche-création ;

— d’un plan de communication sur les capacités et résultats de recherches à l’ISRA. Cela nécessite i) de revoir le fonctionnement de l’UNIVAL et de se doter d’une véritable cellule de communication, ii) de développer et implémenter le numérique comme outil de recherche et de soutien à la recherche, à la formation, à la communication intra et inter réseaux, iii) d’intégration les TIC dans la recherche à travers un LIMS (système de gestion de l’information de laboratoire ou Laboratory Information Management System) et l’optimisation du fonctionnement de l’UIG, iv) de l’analyse d’informations, partage et surveillance de données, enfin, v) d’une restructuration des services d’appui ;

— d’axes d’intervention prioritaires : il est question d’identifier des priorités de recherche et des actions spécifiques issues de politiques étatiques ou d’une démarche de consultation ou de concertation avec des partenaires.