Financé par la Banque Mondiale pour une durée de trois ans (2021 – 2023), le projet « Accélération de l’impact de la recherche climatique du CGIAR pour l’Afrique » (AICCRA), en collaboration avec l’ICRISAT, ILRI et CIAT, vise à améliorer l’accès des prestataires de services de recherche et de vulgarisation agricoles en Afrique aux connaissances, aux technologies et aux outils de prise de décision permettant de renforcer la résilience de l’agriculture et des systèmes alimentaires face au changement climatique.
Il est articulé autour de trois (3) composantes que sont le développement d’une base de données agricoles et d’un outil d’aide à la décision, le renforcement de la capacité des acteurs pour une production durable de services climatologiques au Sénégal et la promotion, validation et adoption des techniques Agriculture Intelligente face au Climat en Afrique. Au Sénégal, l’ISRA, l’ANACIM, et l’ANCAR sont les principaux partenaires de sa mise en œuvre.
Cinq (5) chaines de valeurs agricoles à savoir l’arachide, le mil, le niébé, la viande et le lait ont été ainsi identifiées comme prioritaires. Des parcs de technologies du CERAAS, des champs paysans et des vitrines de l’ANCAR sont mis en place à cet effet.
Cinq (5) variétés de mil (Thialack 2, SL 28, SL 169, SL 423 et hybride TAAW), autant de variétés de niébé (Thieye, Léona, Lizard, Kelle et Sam) et 4 variétés d’arachide (Amoul morom, Tosset, Jambaar) y sont mises en démonstration avec des pratiques agronomiques de densité de semis et de fertilisation optimisant leurs rendements et comparés aux variétés traditionnelles locales.
La viande et le lait sont les deux chaines de valeur du volet élevage du projet pour mettre au point des formulations de rations spécialisées dans la production laitière et de viande comme l’embouche bovine et de petits ruminants.
Après plus d’une année de mise en œuvre, le projet a généré des innovations agricoles, des pratiques agronomiques et des variétés à hauts rendements aussi intéressantes les unes que les autres.
Pour évaluer les performances d’innovations technologiques agricoles mises en place dans les parcs de démonstration de technologies, les parties prenantes du projet ont organisé des journées « portes ouvertes paysannes » au niveau des zones cibles de la première phase du projet que sont Méouane (Département de Tivaouane), Daga Birame (Kaffrine) et Thiel (Dahra).
Au terme de ce périple qui s’est déroulé du 17 au 21 Octobre 2022, les enseignements suivants peuvent être retenus :
Pour le niébé, « Kelle », « Sam » et « Lizard » ont été les plus plébiscitées tandis que la Thialack 2 et les SL 423 et 28 ont eu la faveur de la plupart des producteurs suivant les zones. Pour l’arachide, les variétés « Tosset » et « Jambaar » ont séduit de par leur précocité, la grosseur de leurs graines et leur rendement en fane.
Pour la chaine de valeur « viande et lait », Dr Fafa SOW du CRZ de Dahra a révélé la mise au point de formulations de rations spécialisées dans la production laitière et de viande comme l’embouche bovine et de petits ruminants. « Dans ce sens, nous allons valoriser tout ce qui est résidu de mil par la transformation à travers les ensilages et, également, par le fanage de tout ce qui est fourrage de légumineuses à savoir l’arachide et le niébé. A cela s’ajoute la variété 58 74 de niébé fourrager dont l’essai a été concluant avec un rendement moyen qui va jusqu’à quatre (4) t/ha avec 200 mm de pluie. Ce qui répond au contexte climato résilient qui est recherché dans les technologies proposées », a-t-il ajouté.
Le Directeur du CERAAS, par ailleurs coordonnateur du projet, a précisé que ces classifications doivent être confirmées par les évaluations agronomiques effectuées durant la période de croissance et mentionnées sur des « Field books » remis à tous les gestionnaires des parcs de technologies mais aussi à travers une plateforme « AgCelerate » installée dans des smartphones et les performances en termes de rendements actuellement en cours.
Ces journées ont été l’occasion pour les agriculteurs de faire des requêtes sur leur implication dans le projet mais aussi sur le choix de la taille des parcelles de démonstration.
A cet effet, Dr Aliou Faye a révélé que l’Unité de Production de Semences de l’ISRA sera mise à contribution pour que dès la contre –saison, c’est-à-dire dès janvier, elle démarre la production d’au moins 500 à 600 kg par variété de semences pour pouvoir faire des parcelles beaucoup plus grandes. Ce qui permettrait de prendre les dispositions pour que les semis se fassent à temps et que les bonnes pratiques agricoles soient appliquées pour que les rendements qui apparaissent soient réels ».