La crise russo-ukrainienne a fini de mettre en évidence la nécessité pour les pays, notamment ceux d’Afrique, de prendre sérieusement en main les besoins alimentaires de leurs populations à travers un bon programme de souveraineté alimentaire. En effet, avec cette crise l’économie mondiale fait face à un choc de grande ampleur tant en matière de produits énergétiques que de denrées alimentaires comme le blé, et d’intrants agricoles (potasse, engrais azotés) et industriels, qui composent l’essentiel des exportations de la Russie et de celles de l’Ukraine.

Les cours mondiaux de matière première ne cessent d’augmenter au grand dam des pays en développement. Grand importateur de ses principaux produits de consommation, le Sénégal subit actuellement de plein fouet les effets de cette crise économique mondiale. Une situation qui a renforcé la conviction du Président de la République que le développement de la recherche agricole est un impératif pour accélérer la production de nos denrées de grande consommation, en ce sens qu’elle joue un rôle majeur dans la génération de technologies productrices de valeur ajoutée. Elle est même la locomotive pour asseoir notre souveraineté alimentaire.

C’est à cet effet qu’il a instruit le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement Rural de lui proposer un plan d’urgence de transformation de la recherche agricole en cohérence avec nos objectifs de souveraineté alimentaire. Un pro- gramme ambitieux qui interpelle en premier l’ISRA en sa qualité de pilier essentiel du volet agriculture du PSE qui inscrit la souveraineté alimentaire en priorité, accompagné dans cette tâche par les universités à vocation agricole, par les autres institutions de recherche comme l’Insti- tut de Technologies Alimentaires (ITA), des Thinks tanks et acteurs qui participent à la production de connaissances dans le domaine de l’agriculture. Avec ses cinq domaines de recherche que sont les productions végétales, la santé et les productions animales, la forestière, la recherche halieutique et la socio économie rurale, l’ISRA a ainsi un dispositif qui lui permet de jouer sa partition pour développer des stratégies pouvant favoriser une meilleure exécution de ces activités.

C’est dire que l’heure est venue de poser ensemble les jalons permettant de matérialiser cette vision des plus hautes autorités du pays. Ceci, en parfaite intelligence avec les quatre ministères de développement qu’il sert de bras technique à savoir l’Agriculture, l’Elevage, la Pêche et l’Environnement. Cette synergie d’actions pourrait permettre de faire face aux multiples défis que sont la baisse de la productivité, la dégradation des écosystèmes, les problèmes d’approvisionnement, les changements climatiques, les zoonoses, la raréfaction des ressources halieutiques, la forte croissance démographique, etc…

Cette convergence d’actions participera ainsi à l’amélioration des performances de la recherche agricole nationale, moteur du développement économique et social du pays et garant de l’atteinte de la souveraineté alimentaire. Ces nouvelles orientations du secteur agricole favoriseront la création d’un environne- ment attractif et incitatif en milieu rural.

 

Dr Momar Talla Seck Directeur Général de l’ISRA


 

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