L’ISRA/CERAAS (Centre d’Etude Régional pour l’Amélioration de l’Adaptation à la Sécheresse) a organisé journées du 29 septembre au 2 octobre 2023 des Journées portes ouvertes dans le cadre du projet AICCRA. L’objectif visé était de faire la promotion, la validation et l’adoption de techniques d’Agriculture Intelligente face au Climat (AIC) en Afrique du dit projet.

De Méouane (Région de Thiès) à Koumpentoum (Tambacounda) en passant par Daga Birame (Kaffrine), les équipes d’AICCRA et du CERAAS ont visité, avec les producteurs, les partenaires et les autorités locales, les parcs de technologies installées pendant la saison des pluies sur les chaînes de valeurs Mil, Niébé et Arachide mais, également Sorgho (pour Koumpentoum). Dans ces parcs, des innovations technologiques résiliantes au changement climatique sont comparées aux pratiques agricoles paysannes conduites selon les bonnes pratiques agricoles recommandées par la recherche. Autour de chacun de ces parcs, six (6) villages ont été identifiés pour abriter des parcelles d’essais en vue de documenter les performances des innovations portant sur les chaînes de valeur Mil et Arachide en milieu paysan. Ainsi, dans chaque parc, « trois nouvelles variétés des spéculations proposées (mil, niébé, arachide) sont associées à une variété locale afin de permettre aux producteurs de faire la comparaison au niveau du comportement des variétés, du potentiel et, à terme, du rendement en graine et en biomasse », informe Dr  Folorunso Akinseye de l’ICRISAT.

La plateforme « JOKKALANTE » fournit les informations météorologiques à travers des SMS avec des alertes hebdomadaires et des messages vocaux mais aussi et au niveau des radios communautaires partenaires du projet. L’ANCAR (Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural), autre partenaire du projet accompagne dans la mise en place des parcs et parcelles paysans et le choix des bénéficiaires et des variétés selon les zones.

Tout au long de la tournée, les producteurs ont apprécié les technologies générées par l’ISRA et à eux proposés. « On pensait avoir les meilleures connaissances en agriculture mais ce qu’on a vu ces 2 dernières années avec ce projet nous a montré que nous avons encore du chemin à faire et qu’il était possible d’avoir des rendements bien supérieurs à ceux qu’on avait eu jusqu’à maintenant sur aussi bien le mil, le niébé que l’arachide » s’enthousiasme El Hadj DIOP, producteur à Méouane. « Nous apprécions toutes les variétés qui nous sont proposées par le CERAAS mais « TAARU » a nos faveurs au vu du cycle très court et de son potentiel en graine et en fane. Pour ce qui est du mil, c’est la « SL423 » qui nous a le plus séduit et on attend un rendement d’au moins 2,5 ha ».  Le constat est le même à Daga Birame comme à Koumpentoum. Partout, les producteurs ont salué l’initiative et apprécié positivement les nouvelles technologies proposées et les informations climatiques reçues non sans s’inquiéter de la disponibilité des semences en quantité et appeler à un appui en matériel agricole pour de meilleurs résultats.

Anthony Whitbread, Directeur programme Systèmes d’élevage durables à ILRI (International Livestock Research Institute) a, dans ses interventions, assuré aux producteurs que « leurs préoccupations seront bien rapportés à qui de droit et bon nombre de celles-ci pourraient être pris en compte dans le financement additionnel attendue pour l’année prochaine et sur 2 ans avec possibilité d’extension sur 3 années supplémentaires ». Une phase qui devrait permettre de renforcer les acquis, étendre les activités et évaluer, mettre l’accent sur l’impact du projet et travailler sur les questions d’investissement et de financement. Tout un programme pour AICCRA et le CERAAS félicité par Dr Akinseye, représentant de l’ICRISAT qui « apprécie à sa juste valeur le travail effectué par le CERAAS à travers ces parcs de technologie qui nous aident grandement à montrer l’impact de l’Agriculture Intelligente face au Climat dans chacune des zones. Nous espérons, à la fin, que les recommandations issues de ces journées font faciliter la mise à l’échelle dans la phase additionnelle ». Dr Ami Bodian, représentant le Directeur du CERAAS, a magnifié « le partenariat avec l’ICRISAT et l’ANCAR qui permet de rendre accessibles ces technologies et de faciliter l’adoption des technologies générées par la recherche agricole”.

A terme les objectifs d’autonomisation des petits producteurs et éleveurs et de lutte contre la pauvreté pourraient être atteint croient la majorité des intervenants. Surtout que « la multiplication de semences est amorcée avec l’implication des organisations villageoises mais aussi par le CERAAS, en collaboration avec l’Unité de Production de Semences Céréales et Légumineuses de l’ISRA », informent les partenaires (AICCRA et CERAAS).

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Racine KANE /Responsable Comm ISRA/CNRA


A propos du projet AICCRA :

L’Accélération des impacts de la recherche climatique du CGIAR pour l’Afrique (AICCRA) contribue à créer un avenir africain intelligent face au climat, axé sur la science et l’innovation dans l’agriculture.

L’AICCRA s’efforce de rendre les services d’information climatique et l’agriculture intelligente face au climat plus accessibles à des millions de petits agriculteurs à travers l’Afrique.

Grâce à un meilleur accès à la technologie et aux services de conseil, liés à des informations sur les mesures de réponse efficaces, les agriculteurs peuvent mieux anticiper les événements liés au climat afin de prendre des mesures préventives qui aident leurs communautés à préserver leurs moyens de subsistance et l’environnement.

L’AICCRA dispose d’équipes dans six pays : le Sénégal, le Ghana, le Mali, l’Éthiopie, le Kenya et la Zambie. 

Alors que les équipes de l’AICCRA se concentrent sur l’accélération des impacts de l’innovation du CGIAR dans les pays cibles, l’AICCRA mène également un certain nombre d’initiatives régionales qui complètent les activités nationales pour apporter des bénéfices à un plus large éventail de parties prenantes en Afrique de l’Est, de l’Ouest et australe.


Qu’est-ce que le GCRAI ?

Le CGIAR est un partenariat de recherche mondial pour un avenir de sécurité alimentaire dédié à la transformation des systèmes alimentaires, terrestres et hydriques dans un contexte de crise climatique.  

Les équipes de l’AICCRA se concentrent sur quatre thématiques : Connaissance, partenariats, innovation et genre et inclusion sociale.

L’AICCRA s’appuie sur l’héritage du programme de recherche du CGIAR sur le changement climatique, l’agriculture et la sécurité alimentaire (CCAFS), qui a fonctionné à l’échelle mondiale pendant plus d’une décennie et qui a pris fin en 2021 dans le cadre de la transformation « OneCGIAR »  .

L’AICCRA est soutenue par une subvention de l’Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale, qui est utilisée pour renforcer les activités de recherche et de renforcement des capacités des centres et initiatives du CGIAR, ainsi que de leurs partenaires africains.

La subvention de l’IDA à l’AICCRA répond à l’engagement de la Banque mondiale lors du Sommet des Nations Unies sur le climat de 2019 d’accroître son soutien au CGIAR, un partenariat mondial qui réunit les organisations internationales engagées dans la recherche sur la sécurité alimentaire.

La subvention s’aligne sur les ambitions du Dialogue sur le leadership en matière de sécurité alimentaire en Afrique (AFSLD), une initiative menée par la Commission de l’Union africaine (CUA) pour faire face à l’aggravation de la crise de la sécurité alimentaire en Afrique face au changement climatique.

L’AFSLD est soutenue par :

  • La Banque africaine de développement (BAD)
  • L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
  • Fonds international de développement agricole (FIDA)
  • Banque mondiale

L’AFSLD a récemment appelé à une action commune contre la faim face au changement climatique, au moment où la pandémie de Covid-19 a encore accru la vulnérabilité de millions de ménages.

L’AICCRA est la réponse de la Banque mondiale à cet appel.