L’ICRISAT a réuni, du 14 au 15 décembre, à Saly, des experts venus de différentes organisations du secteur de l’agriculture et de l’élevage et des décideurs venus, entre autres, des ministères concernés et du PSE (Plan Sénégal Emergent), les principaux secteurs de production ayant subi des impacts négatifs dûs aux changements climatiques.

Il s’est agi de créer les conditions d’un dialogue entre la sphère scientifique et les politiques afin de renforcer la résilience climatique au Sénégal. « Nous reconnaissons tous le rôle essentiel de la science dans ce processus, une science qui doit être mise en action à travers des politiques et des stratégies concrètes de développement », note Bounama DIEYE, Conseiller technique et représentant du Ministre de l’Agriculture, de l’Equipement Rural et de la Souveraineté Alimentaire (MAERSA). Aussi, ajoute-t-il, « les résultats de la recherche doivent transcender les laboratoires pour être intégrés dans nos politiques nationales de développement et en particulier dans les domaines Agro-sylvo-pastoral et de la pêche. Cela implique évidemment une collaboration étroite entre les scientifiques, les décideurs politiques, les services techniques de l’Etat, les organisations de producteurs et la société civile. Les documents de politique doivent refléter ces connaissances et définir des objectifs mesurables pour garantir une mise en œuvre efficace ». Au plan politique, l’Etat du Sénégal, face à la situation a élaboré des documents de politiques nationales comme la Contribution Déterminée au niveau national (CDN) du Sénégal, le Plan National d’Adaptation (PNA) au Changement climatique du Sénégal et le Plan d’Investissement de l’Agriculture Intelligente face au Climat (PIAIC) pour ne citer que ceux-là. S’y ajoute la plateforme de dialogue Sciences-Politiques sur l’Adaptation de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire au Changement climatique dénommée Plateforme CCASA mise en place par le MAERSA avec l’appui du CCAFS/CGIAR/ICRISAT pour renforcer le dialogue interacteurs pour des solutions concertées sur l’adaptation, la résilience au changement climatique.

Au plan de la recherche, depuis cinquante (50) ans, le CGIAR et ses institutions ont produit tout comme les instituts de recherche tels que l’ISRA, des avancées scientifiques de grande valeur ayant impacté des centaines de million de personnes défavorisées. Le projet « Bâtir une Résilience Systématique face à la variabilité et aux Extrêmes Climatiques » (ClimBeR), nouvelle initiative de recherche du CGIAR, entend, ainsi, améliorer la capacité d’adaptation au changement climatique des systèmes alimentaires, fonciers et hydriques de six (6) pays dont le Sénégal. L’ISRA est partie intégrante du processus à travers le CERAAS (Centre d’Etudes Régional pour l’Amélioration de l’Adaptation à la Sécheresse), le BAME (Bureau d’Analyse Macro-Economique), le LNRPV (Laboratoire National de Recherche sur les Productions Végétales) et le CRZ de Dahra. Les grands pas faits par la recherche de l’ISRA ont été évoqué par Dr Adama Faye du LNRPV sur « la durabilité des systèmes alimentaires et la résilience des populations vulnérables face au changement climatique » et par Dr Fafa Sow du CRZ de Dahra sur la pratique de l’élevage pour une meilleure capacité d’adaptation de la production et à la résilience du système alimentaire.

A l’issue des deux (2) jours de travaux, les participants ont appelé à mettre l’accent sur une plateforme collective pour toutes les structures et ministères, la mutualisation des efforts à tous les niveaux, le financement de la recherche et des systèmes de production, entre autres.