L’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA) était présent au 22e Salon international de l’agriculture, de l’élevage et de l’agro-industrie (SIPSA FILAHA & AGROFOOD) d’Alger qui s’est tenu du 20 au 23 mai 2024 au Palais des Expositions des Pins maritimes (SAFEX).

Cette participation s’inscrit dans le cadre des efforts de l’Institut pour promouvoir ses innovations et renforcer ses collaborations internationales.

Pour sa première participation à la SIPSA-FILAHA, l’ISRA a fait forte impression. A cette occasion, l’institut a aménagé un stand de 18 m² pour mettre en lumière ses derniers résultats en matière de recherche agricole. Ainsi, une dizaine de variétés de semences d’arachide, de mil, de riz, de sorgho et de blé, ainsi qu’une documentation assez fournie relative aux différentes spéculations et autres domaines prioritaires de recherche ont été présentées au public. Cela a attiré de nombreux visiteurs curieux de découvrir des céréales telles que le mil et le riz.

Le Directeur Général de l’ISRA, Dr Momar Talla SECK, accompagné de représentants de la recherche, des universités et du secteur privé agricole, a reçu dans le stand une forte délégation conduite par le Secrétaire Général du ministère de l’Agriculture Algérien pour lui présenter les missions de l’institut et ses différents domaines de recherche.

De manière générale, les visiteurs du stand ont positivement apprécié la qualité des informations fournies par les animateurs du stand de l’institut ainsi que les produits exposés. Ce fut une opportunité pour eux de s’informer et d’échanger sur l’institut, ses domaines d’activité et les résultats qu’il a générés ainsi que les possibilités de partenariat.

En marge de ce salon, s’est tenue la première édition du débat panafricain sur les questions alimentaires. Ce conclave qui a eu lieu les 20 et 21 mai 2024 traduit l’engagement continental pour la sécurité alimentaire en Afrique. Sous l’impulsion du Groupe de Réflexion Filaha Innove (GRFI) en collaboration avec l’ISRA, neuf pays, dont l’Algérie, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Libye, le Mali, la Mauritanie, le Niger, la République Arabe Sahraouie Démocratique et le Sénégal, ont ainsi posé les premiers jalons d’une politique agricole africaine responsable et convergente, prenant en compte les spécificités de chaque nation. Les discussions ont été alimentées par la sagesse ancestrale africaine, à travers ces quatre proverbes :

– « Le mensonge donne des fleurs mais pas des fruits », 

– « Un homme sans culture ressemble à un zèbre sans rayures,

– « Quand un arbre tombe, on l’entend, quand la forêt pousse, pas un bruit »,

– « Si tu veux aller vite, marche seul ; si tu veux aller loin, marchons ensemble ».

 

Chacun de ces adages a servi de point de départ pour des panels approfondis sur les défis et les opportunités de la question alimentaire en Afrique à travers ces thèmes :

Panel 1 :

  1. L’alimentation en Afrique : état des lieux
  2. Incidence de la sécurité sur le développement rural durable

Panel 2 :

  1.  Agriculture de la connaissance
  2. Ressources naturelles
  • Agroforesterie et agroécologie
  1. Les nouvelles sciences au service des cultures agricoles africaines

Panel 3 :

  1. Les réussites africaines
  2. L’organisation des solidarités
  • Le rôle clé des femmes
  1. Le financement mutuel rural

Panel 4 :

  1. Programmes de Développement des Infrastructures en Afrique « PIDA »
  2. Zone de Libre Echange Continentale Africaine – ZLECAF
  • Les atouts de la sous-région Afrique du Nord et de l’Ouest, Pays du Sahel.

Le débat a été sanctionné par « la Déclaration d’Alger sur le débat alimentaire africain ».  Dans ladite déclaration, les experts ont appelé à orienter l’agriculture africaine dans une logique forestière et agroécologique afin de densifier l’effort de convergence des filières animales et végétales dans la perspective d’un développement rural durable. Ils ont, dans ce sens, relevé que l’agriculture du futur en Afrique sera celle des synergies des connaissances codifiées, détenues par les organismes de formation et de recherche avec celles dites tacites, détenues par des millions d’agriculteurs et d’éleveurs africains.

Rendez-vous est pris à Dakar en octobre 2024 pour poursuivre les réflexions sur la question alimentaire et élargir le débat à d’autres nations africaines.