La désignation du manguier comme arbre parrain de la 41e édition de la Journée nationale de l’arbre rappelle l’importance de cet arbre dans notre environnement et pour l’économie du Sénégal.

Le Centre de Recherches Agricoles de Djibélor de l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA/CRAD), situé dans la région de Ziguinchor où les conditions agroécologiques, notamment un sol fertile et une pluviométrie adéquate, sont favorables à l’activité agricole, en particulier l’arboriculture fruitière, possède un potentiel significatif pour la culture du manguier avec une impressionnante collection de 65 variétés réparties en trois groupes : précoces, de saison et tardives.

Grâce à cette diversité et son expertise, le CRAD met en œuvre une stratégie qui permet non seulement d’étaler la production sur une période prolongée, mais aussi de réduire efficacement l’impact des bioagresseurs.

Mieux, le CRAD s’emploie à adapter les variétés existantes aux attentes du marché en se focalisant sur les rendements, la qualité et la résistance aux bioagresseurs, tout en anticipant les évolutions de la demande et en intégrant des pratiques respectueuses de l’environnement et de la santé. « Le centre peut développer et tester différentes variétés de manguiers adaptées aux conditions locales, en se concentrant sur des critères comme la résistance aux maladies, la productivité, et la qualité des fruits », précise le Directeur du centre Dr Paterne Diatta. De son avis, les variétés doivent être adaptées aux conditions locales pour étaler la production et minimiser les pertes dues aux attaques de mouches des fruits. Tout comme la filière doit anticiper l’évolution de la demande et intégrer des systèmes respectueux de l’environnement et de la santé des consommateurs pour assurer sa rentabilité et sa durabilité.

Et pour répondre aux attentes du marché, précise-t-il, la sélection variétale se concentre sur la productivité, la teneur en jus et en sucre des fruits, et leur état sanitaire. « La promotion des variétés de mangue doit aussi se faire en tenant compte de la contrainte majeure qui est l’attaque des fruits par différentes espèces de mouches des fruits et particulièrement l’espèce Bactrocera dorsalis qui cause bien plus de dégâts que les autres espèces de mouche des fruits », ajoute le Directeur du CRAD.

Pour promouvoir des variétés adaptées, il suggère un schéma national d’évaluation et d’amplification comprenant une collection évolutive, des parcelles d’évaluation agronomique et un parc à bois ou semencier. La mise en œuvre de ces actions de recherche et de diffusion permettra au CRAD de contribuer davantage au développement agricole et économique de la région Sud du Sénégal.