Du 18 au 19 novembre 2024, l’hôtel King Fahd Palace a accueilli l’atelier de clôture du projet CaSSECS, sous la présidence de Dr Mabouba Diagne, Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l’Élevage, et en présence de Dr Moustapha Gueye, Directeur Général de l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA). Lancé en 2020, avec le soutien de l’Union Européenne dans le cadre de l’initiative DeSIRA (Development Smart Innovation through Research in Agriculture), le projet CaSSECS visait à améliorer l’évaluation du bilan carbone des écosystèmes (agro)sylvopastoraux sahéliens et à fournir des outils d’aide à la décision pour soutenir les efforts d’adaptation aux défis climatiques. Ce projet a été principalement axé sur la quantification des émissions de gaz à effet de serre (GES) des ruminants et des écosystèmes pastoraux, ainsi que sur l’évaluation de la capacité de stockage de carbone des sols et de la végétation dans les contextes du Burkina Faso, du Niger et du Sénégal.

L’atelier de clôture a permis de mettre en lumière les acquis majeurs du projet tels que : i) des outils innovants pour mesurer les émissions de gaz à effet de serre (GES) et le stockage de carbone, ii) des solutions adaptées pour réduire l’impact environnemental de l’élevage, iii) un renforcement des capacités des acteurs locaux pour une gestion durable des ressources naturelles.

Ces résultats s’aligent dans la continuité des recommandations émises lors du Forum de Haut Niveau Nouakchott+10, qui s’est tenu du 6 au 8 novembre 2024. La Déclaration de Nouakchott+10 a mis en avant l’importance de renforcer la coopération transfrontalière et de consolider la gouvernance des ressources agro-pastorales, afin de garantir une gestion durable et apaisée des territoires.

Les objectifs de CaSSECS sont pleinement en phase avec ces recommandations, en particulier dans le cadre de la valorisation des chaînes de valeur pastorales et du soutien à l’adaptation des systèmes agro-pastoraux face aux pressions climatiques. Dr Mabouba Diagne, Ministre de l’Agriculture, a d’ailleurs souligné dans son discours d’ouverture : « L’élevage agro-pastoral est un pilier central de l’économie, de la sécurité alimentaire et de la stabilité sociale dans notre région. Avec près de 72 % des moyens de subsistance dépendant de ce secteur dans certaines régions, il est impératif d’en garantir la durabilité face aux défis climatiques croissants. »

Ce projet recherche action a été mis en œuvre à travers un consortium constitué de dix-huit partenaires avec comme demandeur principal l’ISRA, neuf codemandeurs que sont le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), le Centre de Suivi Ecologique (CSE), l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), le Centre Régional AGRHYMET, institution spécialisée du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), le Centre international de recherche développement sur l’élevage en zone subhumide (CIRDES), l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA), l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), l’Université de Copenhague (UCPH), et l’Université catholique de Louvain (UCLouvain). Ce consortium a également soutenu le renforcement de capacités  humaines (doctorants, unité d’enseignement, formation professionnelle), contribuant ainsi à la formation d’une nouvelle génération d’experts. Cet atelier de clôture a permis de présenter les réalisations et de discuter des perspectives pour une éventuelle phase 2. Les acquis de ces cinq années offrent un cadre solide pour bâtir une agriculture résiliente et durable, bénéfique tant pour les écosystèmes que pour les populations sahéliennes. Le projet CaSSECS a ainsi démontré le rôle essentiel de la recherche et de l’innovation dans la gestion durable des ressources naturelles, renforçant ainsi la résilience des écosystèmes sahéliens face aux défis du changement climatique.