Du 12 au 16 mai 2025, le Centre CIGASS de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar accueille la réunion annuelle finale du projet SustainSahel, un programme de recherche d’envergure régionale consacré à la gestion durable des ressources naturelles dans le Sahel. Ce rendez-vous scientifique marque une étape majeure capitale dans la capitalisation des résultats obtenus après cinq années d’actions conjointes dans trois pays : le Sénégal, le Mali et le Burkina Faso.

La cérémonie d’ouverture a été présidée par Dr Moustapha GUEYE, Directeur général de l’Institut Sénégalais de recherches Agricoles (ISRA), en présence du Dr Marième DIALLO, Directrice technique du Centre de Suivi Écologique (CSE), et de Dr Laurent COURNAC, représentant l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD).

Une synergie d’actions pour la résilience des agrosystèmes sahéliens

Coordonné par la Fondation de Recherche en Agriculture Biologique (FiBL, Suisse) et financé par l’Union Européenne, le projet SustainSahel mise sur l’intégration systématique des cultures, des arbustes et de l’élevage dans une approche agroécologique. Les techniques promues incluent l’agriculture biologique, la réduction du travail du sol, la promotion de l’agroforesterie, ou encore le paillage et la rotation des cultures.

« Les enjeux de durabilité et de souveraineté alimentaire dans le Sahel ne peuvent être relevés sans une approche scientifique intégrée et concertée, et c’est ce que SustainSahel a su mettre en œuvre avec intelligence », a déclaré Dr Moustapha GUEYE dans son discours d’ouverture.

Ces approches visent à intensifier durablement les agrosystèmes tout en améliorant la qualité des sols, la résilience climatique et les moyens de subsistance des populations rurales.

Un partenariat scientifique multipartite

Le projet réunit des institutions scientifiques et des organisations paysannes issues de plusieurs pays, parmi lesquelles : l’Université de Hohenheim (UHOH, Allemagne), l’Université de Kassel (UKAS, Allemagne), l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD, France), le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD, France), l’Université Nazi BONI, l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA, Burkina Faso), Access Agriculture, l’Association des organisations professionnelles paysannes (AOPP,Mali), l’Institut d’Economie Rurale (IER,Mali), l’Institut Polytechnique Rural de Formation et de Recherche Appliquée (IPR/IFRA, Mali), l’International Institute of Tropical Agriculture (IITA/Kenya), le Centre de Suivi Ecologique (CSE, Sénégal), le Conseil National de Concertation et de Coopération Rurale (CNCR, Sénégal) et l’Institut Sénégalais de recherches Agricoles (ISRA).

Quatre journées pour partager, capitaliser et plaider

L’objectif de la réunion est triple :

  • Partager les résultats issus des recherches biophysiques et socio-économiques ;
  • Traduire ces résultats en messages clés pour les publics cibles ;
  • Organiser des actions de capitalisation et de plaidoyer, notamment à travers un symposium sur l’agroforesterie et une journée politique dédiée.

« SustainSahel est avant tout un projet de co-construction avec les communautés rurales et les chercheurs. Les résultats que nous partageons aujourd’hui sont le fruit d’un engagement collectif face à des défis majeurs comme le changement climatique ou la dégradation des sols », a affirmé Dr Harun CICEK, coordonnateur du projet lors de son allocution.

Les deux premières journées sont consacrées à la présentation des résultats consolidés des huit volets du projet, aux discussions thématiques, aux sessions parallèles et à la restitution des recommandations. Un symposium scientifique sur l’agroforesterie s’en suivra, afin d’identifier des pistes concrètes d’accompagnement pour les agriculteurs, les chercheurs et les vulgarisateurs. La rencontre sera clôturée par une journée de plaidoyer visant à sensibiliser les décideurs à l’importance de la gestion durable des ressources ligneuses.

Pour une transition agroécologique durable

« Cette réunion n’est pas une fin, mais un tremplin pour aller plus loin dans la transformation de nos systèmes agricoles. L’agroécologie ne doit pas rester un concept, elle doit devenir une pratique à l’échelle de nos territoires », a conclu le coordonnateur.

En organisant cette réunion finale, SustainSahel entend offrir un cadre stratégique pour valoriser ses acquis et contribuer activement à la transition agroécologique du Sahel. Les résultats partagés serviront de socle à de futures politiques publiques et à des programmes de recherche et de développement adaptés aux réalités locales.

A.B.S.Diouf