Promouvoir des pratiques pouvant améliorer la qualité et le rendement des sols, renforcer la résilience face au changement climatique et contribuer à la sécurité alimentaire et à l’amélioration des moyens de subsistance des populations rurales du Sahel. C’est l’objectif du projet « Synergie entre utilisateurs et protection des ressources naturelles pour les moyens de subsistance des populations rurales grâce à l’intégration systémique des cultures, des arbustes et du bétail dans le Sahel » (SustainSAHEL).
Pour ce faire, le projet a adopté une approche transdisciplinaire autour des meilleures pratiques qui intègrent les arbres/arbustes et le bétail dans les systèmes de production. Ce, par le biais d’une étroite collaboration entre les organisations de producteurs, les institutions de recherche du Sénégal, du Mali et du Burkina Faso.
Au Sénégal, SUSTAINSAHEL est mis en œuvre par l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA), le Centre Suivi Écologique (CSE)), le Conseil National de Concertation de Coopération des Ruraux (CNCR), l’Université Cheick Anta Diop de Dakar (UCAD) et African Forum for Agricultural Advisory Services (AFAAS-RESCAR).
Après deux (2) ans de mise en oeuvre qui ont permis de générer des innovations pour des systèmes de culture d’arbustes, d’élevage adaptées localement et susceptibles d’améliorer la qualité et la fertilité des sols, la sécurité alimentaire et la résilience des agrosystèmes face au changement climatique, l’heure est à l’évaluation du niveau d’adoption des expériences développées par les producteurs.
A cet effet, les acteurs se sont retrouvés à Niakhar (Fatick) et à Ouarkhokh (Linguère) les 25 et 27 avril 2023 pour y tenir des séances de dissémination des technologies innovantes développées. Ces dernières adaptées au contexte actuel de changements climatiques visent à assurer que les expériences développées dans ces zones sont pertinentes pour les producteurs.
De ces moments de partage des résultats des expériences développées par la recherche dans les champs de démonstration, il ressort une appropriation des technologies proposées par les producteurs et une adhésion à l’esprit du projet.
En définitive, les populations estiment que la diffusion de ces méthodes favorise les bonnes récoltes tout en préservant les terres et l’économie d’argent dépensés pour acheter de l’engrais chimique.
Témoignages
Demba Yoro Bâ, éleveur au village de Gorel Thiang dans la commune de Ouarkhokh
J’adhère à l’esprit du projet qui nous permet désormais de faire face à certaines maladies qui ravageaient nos bétails, particulièrement les petits ruminants. Ne serait-ce que pour cela, nous devons nous y impliquer davantage. A cet effet, je prends l’engagement de transmettre les connaissances acquises dans le cadre du projet aux populations de ma localité.
Doudou Bâ, producteur à Ouarkhokh
En deux ans d’activité, le projet nous a appris à substituer l’engrais organique à celui chimique. Ce qui nous a permis de booster considérablement notre production. A la fin du projet, nous nous engageons à continuer d’appliquer ces techniques comme l’utilisation du Guiera et du Faidherbia qui favorisent la fertilisation des sols et la préservation de l’écosystème.
Saliou Faye, relais du village de Shangaï dans la commune de Niakhar
Personnellement, j’ai beaucoup apprécié la démarche du projet qui allie l’agriculture et l’élevage. C’est d’autant plus important que l’écrasante majorité des populations rurales s’adonne à ces activités. Le projet nous a appris les techniques de maintien et de développement des sols. Et contrairement à nos vieilles pratiques, ces dernières nous sont profitables à plusieurs niveaux. D’abord l’utilisation du fumier, du paillage avec des feuilles de Guiera favorise la restauration des terres et l’augmentation de la production. Par conséquent, nous devons arrêter de brûler les feuilles de Guiera dans nos champs. Cette pratique ne favorise pas la restauration de fertilité des sols.
A propos du projet SustainSahel :
L’objectif général de SustainSahel est de promouvoir des pratiques qui améliorent la qualité et le rendement des sols, renforcent la résilience face au changement climatique et contribuent à la sécurité alimentaire et à l’amélioration des moyens de subsistance. L’approche du projet s’inscrit dans les thèmes de l’agroécologie, de l’agriculture biologique et des éléments de l’agriculture de conservation. SustainSahel compte 17 partenaires de 9 pays, représentant les continents européen et africain. Le projet est coordonné par le FiBL et est financé dans le cadre d’Horizon 2020, le programme-cadre de l’Union européenne pour la recherche et l’innovation.
SustainSahel s’appuiera sur les travaux de projets connexes et développera sept sites d’étude de fermes pilotes dans 2 ou 3 zones stratifiées géo-climatiquement par pays, en fonction des diverses situations socio-économiques des agriculteurs.
Les femmes façonnent les systèmes de production du Sahel et des savanes d’Afrique de l’Ouest, c’est pourquoi SustainSahel accorde une attention particulière à la question du genre dans toutes ses activités.
L’intervention de 5 ans lancera un processus, basé sur les structures existantes des agriculteurs, du marché et de la recherche, et contribuera à au moins dix impacts spécifiques, tous contribuant aux SDG. Le projet est organisé en huit modules de travail.
En savoir plus : https://www.sustainsahel.net/fr/