La politique gouvernementale de développement de l’agriculture est décrite dans le Plan Sénégal Émergent (PSE) et mise en œuvre par le Programme d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (PRACAS).
L’objectif à court et moyen termes est de réaliser l’autosuffisance en riz, en oignon, l’optimisation de l’industrie de l’arachide avec une possibilité d’exploitation, le développement des filières fruits et légumes de contre-saison avec également un objectif d’exploitation. L’État cherche également une augmentation de la production de lait pour couvrir les besoins nationaux, afin de réduire la facture d’importation pour les produits laitiers, à réaliser l’autosuffisance en mouton pour l’Aïd el Kabir (Tabaski) et la couverture en besoin carné de la population. Aussi, il est important de soutenir la production de la volaille qui assure aujourd’hui une consommation par habitant estimée à 17,8 kg/an de viande de volaille, mais qui reste fragile.
La dynamique de développement du sous-secteur de la pêche qui a occupé le premier rang des exportations en 2016, avec 14,6% des recettes d’exportation et 3,2% du PIB, doit être maintenue. Ce sous-secteur joue un rôle clé dans la nutrition et la sécurité alimentaire, fournissant près de 70% de protéines animales avec une consommation moyenne par habitant de 29 kg/an.
Dans le domaine de la gestion durable de l’environnement, le Sénégal souhaite aménager 50% de la superficie forestière d’ici 2025. Il y’a là un besoin de recherche sur les techniques et technologies pour la gestion durable des ressources forestières, la conservation de la diversité biologique, la valorisation des produits forestiers ligneux et non ligneux et la domestication des arbres fruitiers forestiers.
L’agriculture joue donc un rôle prépondérant dans la vie socio-économique du Sénégal et contribue pour 10-13% au produit intérieur brut (PIB). Le secteur agricole absorbe plus de 65% de la population active rurale et assure le revenu de 95% des ménages ruraux.
Cependant, l’agriculture est fortement perturbée par les changements climatiques, qui entrainent des périodes de sécheresse, souvent avec de longues pauses pluviométriques. Ainsi, l’augmentation et la diversification de la production sont impératives pour faire face à ces aléas climatiques. Ces objectifs permettraient d’améliorer le taux de couverture de la demande intérieure, de contribuer à l’amélioration des revenus des producteurs et à la réduction de la pauvreté.
La recherche doit donc jouer un rôle de premier plan dans l’introduction d’innovations technologiques, de techniques et d’outils d’aide à la décision pour promouvoir une agriculture productive, compétitive et durable, pourvoyeuse d’emplois notamment pour les jeunes. En effet, les marges de progrès dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de l’agroforesterie ne peuvent être exploitées de façon efficiente, sans une forte implication de la recherche qui doit y répondre par le transfert et l’adoption de ses résultats de manière efficace.
Les principaux défis de la recherche face à ce contexte sont les suivants :
— trouver les articulations appropriées entre modèles familial et entrepreneurial de production et de transformation agricole ;
— améliorer l’appropriation des résultats de la recherche par les partenaires ;
— influencer les politiques agricoles à partir des résultats de nos recherches et de prospectives ;
— développer les capacités institutionnelles ;
— accompagner les grandes orientations politiques et les objectifs de développement de l’État dans le court et moyen terme à travers :
– la reconstitution du capital semencier par la création et la sélection de variétés adaptées aux différentes zones agroécologiques du pays et la production des semences de pré bases requises ;
– la réalisation de l’autosuffisance en certains produits phares comme le riz et l’oignon par la génération d’innovations technologiques appropriées pour produire mieux et réduire les pertes post-récoltes ;
– la maîtrise des principales maladies animales par une surveillance épidémiologique active et passive soutenue par la création et la production de vaccins vétérinaires adaptés ; – l’augmentation de la productivité du cheptel, notamment ovin, par la génération de techniques d’élevage et d’alimentation appropriées (sélection/amélioration génétique) ;
– l’aménagement de 50% du domaine forestier à l’horizon 2025 par la génération de techniques et technologies permettant une gestion durable des ressources forestières ligneuses et non ligneuses ;
– la consolidation et augmentation de la part de la pêche dans l’économie nationale par la génération de connaissances permettant de gérer de façon durable les ressources halieutiques ;