Pré-programmation des activités scientifiques 2021 : L’ISRA à l’écoute des partenaires et producteurs

En prélude à la programmation des activités scientifiques pour l’année 2021, l’Isra à travers le CERAAS, le CNRA et l’Unité de Production de semences de céréales et de légumineuses (l’UPSEM-CL), a organisé, du 23 au 28 aout 2020, une tournée nationale pour recueillir les besoins des partenaires et bénéficiaires en termes de recherche-développement.

Pour renouer avec la tradition, l’édition de cette année, pour  une meilleure synergie dans la programmation et la coordination  des activités de recherche et de formation du CRE « Céréales sèches et cultures associées », a été organisée sous la forme d’« Ecole d’hivernage »  pour aller à la rencontre de ses cibles.

En raison de la Pandémie de la COVID 19, des consignes fermes ont été données pour le respect des mesures barrières.

Sous la conduite du Chargé de Mission des productions végétales à la Direction Scientifique Dr Abdou Ndiaye, ce périple a été mené au pas de charge à travers les localités deThiès,  Nioro, Kaolack, Kaffrine, Sédhiou, Tambacounda, et Bambey.  La délégation pluridisciplinaire, avec des profils aussi variés que complémentaires, a ainsi effectué des visites d’essais en station et en milieu paysan. Elle a saisi l’occasion pour échanger avec  les partenaires afin de voir ce qui se fait sur le terrain mais surtout de recueillir les avis et suggestions des bénéficiaires des résultats de la recherche.

Au cours de ce périple de 6 jours,  les producteurs ont émis des préoccupations qui tournent  principalement autour de:

-la faible appropriation des technologies générées par la recherche par les producteurs ;

– la non disponibilité à temps et en quantité des semences ;

– la baisse de la fertilité des sols ;

– manque d’encadrement

-la nécessité d’appuyer davantage la gestion des cultures et des ravageurs.

Autant de requêtes qui feront l’objet d’une étude critique et des recommandations à soumettre à l’autorité.

Les équipes dirigées par Dr Nathalie Diagne (Directrice du CNRA), Dr Ndjido Ardo Kane (Directeur du CERAAS) et Jeannot Diatta (UPSEM-CL) qui ont pris bonne note promettent de prendre en compte ces préoccupations dans leurs activités futures pour mieux répondre aux attentes des producteurs et des partenaires.

Impressions :

 Dr Abdou NDIAYE, chargé de mission à la Direction scientifique : « Nous avons renoué avec la tradition »

Cette année, nous avons ressuscité une vieille tradition qui consistait à aller vers nos partenaires, essentiellement les producteurs, pour  revisiter nos relations et échanger sur leurs préoccupations. Au terme de cette tournée, nous avons recueilli plusieurs requêtes qui feront l’objet d’une étude critiques et des recommandations à soumettre à l’autorité. 

Mme SY Aissatou SAMBOU, sélectionneur, spécialiste de l’arachide, basée au CERAAS : « A côté des champs paysans, nous avons des parcelles de démonstration pour permettre aux producteurs de constater la qualité des matériels proposés »

Pour le faible niveau d’adoption des technologies par les producteurs, les technologies générées sont amenées jusqu’aux paysans dont les parcelles sont utilisées comme vitrine. Il s’agit, ainsi, de montrer au paysan le potentiel des nouvelles variétés en comparaison avec une variété locale préférée du producteur lui-même. Et par ce biais, on aura une adoption progressive volontaire du producteur de nos technologies.

A côté des champs paysans, il y a des parcelles de démonstration à faire visiter par des producteurs à la récolte afin de leur permettre de constater la qualité des matériels proposés et d’en choisir sa variété préférée.

La même approche est adoptée dans toutes les zones d’intervention du CRE comme à Nioro avec les productrices de riz de Mérina Nguéyène qui bénéficient, depuis quelques années, de l’accompagnement du CNRA, à travers le projet « KOPIA Riz ». Mais également, à Sinthiou Malème dans le Tambacounda où le service sorgho a fini de faire découvrir aux populations les avantages et autres vertus de ses nouvelles variétés, notamment les variétés sans tanin.

Cheikh Omar SY, Président de la Fédération Nationale des Producteurs de Semences : « L’ISRA doit maintenant définitivement  régler le problème définitif des semences et  de continuer à améliorer les variétés existantes »

Je suis fier d’être avec l’ISRA, fier de voir aujourd’hui qu’au Sénégal, si on parle de développement, c’est cet ISRA là qui est montré. Je le dis parce que tous les problèmes de la filière sésame à la quelle j’appartiens ont été pris en compte par l’ISRA. J’ai fait les pays de la sous-région et je peux vous affirmer qu’aucun d’entre eux n’a atteint le niveau de découvertes de l’ISRA. Reste à l’institut de régler définitivement le problème des semences et   continuer à améliorer les variétés existantes.

Gora Diop (PAPSEN) : « l’Etat qui doit prendre en charge le volet de la vulgarisation des résultats de la recherche »

J’ai constaté que les producteurs ne connaissent pas assez les nouvelles technologies développées par l’ISRA. Mais c’est l’Etat qui doit prendre en charge le volet de la vulgarisation comme dans le passé avec les programmes comme le PNVA, le PRIMOCA et des structures comme la SODEVA, la SODAGRI et le Centre de recherche et d’appui pour les agents techniques de l’Agriculture.