Contribuer à la sécurité énergétique et alimentaire en Afrique de l’Ouest, en développant un secteur bioénergie innovant et en répondant aux besoins des PME de transformation agroalimentaires : c’est l’objectif du projet BioStar (Des bioénergies durables pour les Petites et Moyennes Entreprises (PMEs) agroalimentaires d’Afrique de l’Ouest) qui ambitionne de convertir les résidus agricoles en chaleur, force motrice ou électricité. A terme, le projet fera émerger un secteur bioénergie en suscitant une organisation et un cadre de concertation.
Le lancement officiel a eu lieu ce mardi 26 octobre 2021 au PRH de l’ISRA sous la présidence de M. Younoussa Mballo , conseiller Technique du Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement Rural, en présence du Directeur Général de l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA), Dr Momar Talla Seck, de la Directrice Régionale du CIRAD pour le Sahel, du représentant de l’Union européenne au Sénégal et du Recteur de l’UGB qui était en ligne depuis Saint-Louis.
Dans un communiqué de presse, le projet renseigne que la mise au point de ces innovations en bioénergies passe par une recherche participative qui associe chercheurs et acteurs économiques (PME agroalimentaires, équipementiers, prestataires de services, organisations professionnelles). Les innovations ainsi coconstruites devront contribuer à sécuriser l’approvisionnement énergétique des PMEs et à les rendre autonomes pour faire fonctionner leurs procédés de transformation : décorticage, séchage, extraction, étuvage, etc.
Pour les acteurs, cela devrait contribuer au maintien ou à l’implantation des PMEs agroalimentaires en zone rurale, ou dans les villes secondaires, au plus près des productions agricoles pour limiter les transports de matière première, réduire les pertes post-récolte, et générer des emplois pour les jeunes et les femmes.
L’ensemble de ces éléments ne peut durablement être réalisé que si des acteurs spécialisés accompagnent ces PME dans cette transition.
Sur tous les points évoqués et notamment en matière de souveraineté alimentaire, de développement économique et sociale, d’emploi, le projet BioStar se veut être une contribution à la stratégie nationale de l’état sénégalais porté par le Plan Sénégal Emergent (PSE).
L’un des piliers de BioStar est l’optimisation de la transformation des aliments. Ainsi, cinq filières agroalimentaires sont au cœur du projet : anacarde, karité, riz, mangue et arachide. Elles ont été choisies du fait de leur importance économique dans les pays cibles, de l’implication massive des femmes au sein de ces filières et également parce qu’elles font l’objet de stratégies nationales pour leur développement durable.
En outre pour toutes ces filières, la transformation du produit agricole en produit alimentaire requiert d’importante consommation d’énergie tout en générant des résidus qui sont peu ou pas valorisés.
« Aujourd’hui, des PMEs de transformation agroalimentaires de ces cinq filières sont en cours de sélection pour expérimenter avec elles des solutions technologiques et organisationnelles de production de bioénergie qui permette de valoriser leurs résidus agroalimentaires en énergie », précise le communiqué de presse.
Un projet à vocation régionale rassemblant neuf partenaires
BioStar est un projet à vocation régionale avec des mises en œuvre au Burkina Faso, (8 PME pilotes) et au Sénégal (8 PME pilotes), et des activités de dissémination en Côte d’Ivoire, au Mali et au Niger.
D’une durée de 5 ans (février 2020 à février 2025) et coordonné par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement – Cirad (France), le projet réunit un consortium de neuf partenaires d’Afrique de l’Ouest et d’Europe : l’institut 2iE (Burkina Faso), l’IRSAT (Burkina Faso), l’Université Thomas Sankara (Burkina Faso), l’ISRA (Sénégal), l’Université Gaston Berger (Sénégal), Nitidae (Burkina Faso/France), l’Université Catholique de Louvain (Belgique), l’Université de Hohenheim (Allemagne) et l’Université Roma Tre (Italie).
Le montant du projet BioStar s’élève au total à 11,4 millions EUR, avec une contribution de l’Union européenne de 9,4 millions EUR et 2 millions EUR de l’AFD.