L’avenir du blé au cœur du débat pour les 24e « Mardi du Bame »
Le blé, céréale cultivée pour son grain, est un aliment de base dans plusieurs régions du monde. La production mondiale s’établit à 777 millions de tonnes en 2021, soit près de 28% de la production totale de céréales, bien devant le riz (FAO, 2022). Le Sénégal dépend entièrement des importations pour satisfaire ses besoins en consommation de blé estimés à 180 000 tonnes par an pour une valeur de 160 milliards de FCFA. Les principaux fournisseurs de blé du Sénégal sont la Russie (51 % des importations sénégalaises), la France (32 %), l’Ukraine (6 %), le Canada (4 %) et l’Argentine (3 %).
En raison de la hausse des cours mondiaux du blé, le prix de la baguette de pain au Sénégal a augmenté de 25 FCFA (16,7%) en décembre 2021. Cette situation, déjà tendue, risque d’être aggravée par la crise entre la Russie et l’Ukraine. La FAO estime que la production de blé en Ukraine devrait descendre en dessous de sa moyenne quinquennale. En effet, il est prévu qu’au moins 20 % des superficies plantées en hiver ne seront pas récoltées, en raison de destructions directes, de difficultés d’accès ou d’un manque de ressources pour récolter (FAO, 2022).
La dépendance du Sénégal au blé importé, au-delà même de la tension en Ukraine, interpelle la recherche agricole, les décideurs politiques et une bonne partie des acteurs économiques sur la nécessité de promouvoir des systèmes alimentaires suffisamment résilients, garantissant une souveraineté alimentaire, tout en s’appuyant principalement sur des ressources intérieures.
L’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA), ayant anticipé sur cette problématique depuis plusieurs années, a conduit des recherches sur le blé et a homologué huit nouvelles variétés de blé scindées en deux catégories. L’une tendre, riche en gluten et protéine pour fabrication du pain, et l’autre, dur, apte pour la production notamment de pâtes alimentaires.
Le gouvernement du Sénégal, pour faire face aux effets de la crise, entend lancer un programme de production de blé pour enclencher les conditions d’une souveraineté alimentaire. Aussi, depuis plusieurs décennies, le Sénégal expérimente-t-il l’incorporation de céréales locales dans le pain (Pamiblé), une alternative importante et pertinente de souveraineté.
La production de blé a-t-elle vraiment un avenir au Sénégal ?
Quelles sont les perspectives ouvertes par les nouvelles variétés homologuées par l’ISRA ?
Comment accompagner le développement de la production de blé au Sénégal ?
Quel avenir pour les céréales locales ?
Pour répondre à ces questions et alimenter le débat national, l’Isra/Bame organise un « mardi du BAME ». A travers cet événement de haut niveau, des scientifiques et spécialistes aborderont les enjeux agronomiques, socio-économiques, politiques autour du blé
5 intervenants
- Les avancées de la recherche sur le blé. Par Dr Madiama Cisse, Directeur scientifique de l’ISRA.
- Quelles dispositions pour un espace de production du blé dans la Vallée du fleuve Sénégal ? Par la SAED AMADOU THIAM
- Le blé, oui ! Mais l’incorporation des céréales est une piste pertinente d’avenir au Sénégal. Par M. Ousmane Ndiaye, Directeur Général de l’ASPRODEB.
- Passé et présent de la transformation des céréales au Sénégal : blé et céréales locales pour une farine boulangère disponible. Par Dr Fallou Sarr, Directeur des Relations Extérieurs de l’ITA.
- L’avenir de la profession est-elle dans le blé ? Par M. Amadou Gaye, Président de la Fédération des boulangers du Sénégal.
Trois 3 discutants
- Mamadou Diallo, Ministère de l’Agriculture et de l’équipement rural
- Issa Dia, Ministère du Commerce
- Franck Bavard, Les Grands Moulins de Dakar.
Modération
- Astou Diao Camara, Directrice de l’ISRA BAME
Participation
- En présentiel au Pôle de Recherches de Hann (ISRA)
- Sur ZOOM : https://bit.ly/3FoF8fa
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