La Journée mondiale de l’eau célébré ce 22 mars vise à sensibiliser sur l’importance de cette ressource naturelle précieuse pour la vie et de plaider pour sa gestion durable.

En effet, en 2015, la communauté internationale s’était engagée à atteindre l’objectif de développement durable (ODD) n° 6 dans le cadre du Programme 2030, à savoir que chacun ait accès à l’eau et à des services d’assainissement hygiéniques d’ici 2030. Nous sommes cependant bien loin d’y parvenir.

Organisé en mars 2022 à Dakar, la 9e édition du Forum mondial de l’eau (FME) avait relevé le dysfonctionnement du cycle de l’eau qui compromet les progrès réalisés à l’égard de tous les grands problèmes mondiaux, qu’il s’agisse de la santé, de la faim, de l’égalité hommes-femmes, de l’accès à l’emploi, de l’éducation, de l’industrie, des catastrophes ou encore de la paix.

La Dynamique pour une Transition Agroécologique au Sénégal (DyTAES), dont l’ISRA est membre, à travers un document de note politique a fait des recommandations sur  l’Eau productive au Sénégal : 

Voici un extrait tiré de ce policy brief : 

Au Sénégal, les Exploitations Agricoles Familiales (EAF) couvrent plus de 60 % des besoins alimentaires. Aujourd’hui, 60 % des producteur.trice.s dépendent d’une pluviométrie limitée (durée très courte de la saison des pluies) dont la variabilité s’accroit en raison du changement climatique. Les EAF sont confrontées à des problèmes d’accès à l’eau en quantité et en qualité suffisantes. En cause, le déficit pluviométrique, la salinisation des nappes souterraines dans certaines zones, des problèmes d’aménagements et une faible application de la charte du domaine irrigué.

Le nexus agroécologie/eaux productives appelle un usage efficient de la ressource en eau et un accès sécurisé pour les exploitations familiales. Dans un contexte de concurrence accrue autour de la ressource hydrique, de plus en plus de paysan.ne.s en ont un accès restreint et sont spoliés de leurs droits historiques à l’eau.

Face à cette situation, la définition d’une stratégie de mobilisation durable des ressources en eau pour l’agriculture familiale constitue une priorité. Il est nécessaire d’adopter de nouvelles règles de gestion de l’eau pour soutenir les EAF, tout en veillant à sécuriser en priorité l’alimentation en eau potable des populations.

Dans une perspective de transition agroécologique, il est essentiel de proposer des conditions techniques, organisationnelles et politiques qui sécurisent l’accès à l’eau, et qui permettent le développement d’une meilleure productivité des EAF.

Pour répondre aux enjeux de sécurité alimentaire, d’équité sociale et de durabilité environnementale, la Dynamique pour une Transition Agroécologique au Sénégal (DyTAES) appelle à une concertation active des acteur.trice.s des territoires que sont les organisations de producteur.trice.s, les collectivités territoriales, les ONG et les institutions de recherche et de formation, autour de l’agroécologie.

>> Accédez à la note politique (10,2 Mo)


A propos de la DYTAES : 

La « Dynamique pour une Transition Agroécologique au Sénégal » (DyTAES) est un réseau qui regroupe des organisations de producteurs, de consommateurs,  de femmes rurales, des ONG , institutions de recherches, réseaux de la société civile , un réseau d’élus locaux et des entreprises dans le but de Promouvoir la transition agroécologique au Sénégal par le plaidoyer, la sensibilisation, le partage d’expérience et l’accompagnement des territoires en transition. En savoir plus