Suite aux résultats prometteurs de la première phase du projet dans la Petite Côte, à Dakar et dans les îles du Saloum, le projet « Surveillance globale pour l’Environnement et la Sécurité en Afrique » (GMES & Afrique) étend désormais ses activités à Ziguinchor et Kafountine. Ces deux zones, à la fois riches en biodiversité et confrontées à des défis croissants tels que la surexploitation des ressources halieutiques et les effets du changement climatique, bénéficieront ainsi de cette initiative. Sous l’égide de l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA), à travers son Centre de Recherches Océanographiques de Dakar Thiaroye (CRODT), qui coordonne l’utilisation des données d’Observation de la Terre (OT) pour le suivi et la gestion des écosystèmes côtiers marins, ce projet constitue une avancée significative dans l’exploitation des technologies d’OT pour relever les défis environnementaux et socio-économiques du secteur de la pêche. Dans le but de déployer les outils et services développés par le projet pour répondre aux besoins des communautés locales, une équipe du CRODT, en collaboration avec la Direction des Pêches Maritimes, a mené une mission de sensibilisation et de partage à Ziguinchor et Kafountine, du 5 au 9 décembre 2024. Dirigée par le Coordonnateur du projet, Dr Ndiaga Thiam, cette mission a permis d’échanger avec les acteurs locaux sur l’objectif du projet, ses services et produits, et l’impact potentiel sur leurs activités. Les discussions ont principalement porté sur les menaces pesant sur les ressources halieutiques et leur environnement, dues à des pratiques de gestion inappropriées et aux pêches illégales, non déclarées et non réglementées, résultat souvent de l’absence de données fiables.

Le projet GMES & Afrique, une initiative conjointe de l’Union Européenne et de l’Union Africaine, s’inscrit dans la continuité des projets continentaux « Suivi de l’environnement en Afrique pour le développement durable » (AMESD) et « Suivi de l’environnement et de la sécurité en Afrique » (MESA), qui ont posé les bases d’une utilisation efficace des données d’Observation de la Terre en Afrique. Cette nouvelle phase vise à consolider ces acquis en améliorant l’accès, l’utilisation et la diffusion des données OT pour la gestion durable des ressources marines et côtières et le renforcement de la résilience face aux changements climatiques. Avec un réseau de 13 centres régionaux dont celui coordonné par l’Université du Ghana, le projet couvre 18 pays côtiers d’Afrique de l’Ouest et du Nord, dont le Sénégal, la Gambie, le Ghana, le Maroc, la Tunisie, l’Egypte, la Mauritanie, l’Égypte, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Côte d’Ivoire, le Nigéria, le Togo, le Bénin, la Sierra Léone, le Libéria, le Cap Vert et d’autres. Dans le but de fournir aux décideurs des informations et des outils d’OT permettant une gestion efficace des ressources marines et côtières, le projet se concentre sur six services principaux : l’élaboration de cartes de zones potentielles de pêche et leur superposition au trafic maritime ; la surveillance et la prévision des variables océanographiques ; la diffusion d’alertes SMS sur les conditions océaniques ; la surveillance des déversements d’hydrocarbures ; le suivi de la vulnérabilité côtière et la cartographie des habitats écosystèmes et habitats côtiers.